Lancé en 2004 par François Fillon, alors ministre des Affaires sociales, le Perp (plan d’épargne retraite populaire) promettait rien de moins que de sauver nos retraites. C’est raté ! Certes, à ce jour, près de 2 millions d’épargnants se sont laissé séduire par ce placement, mais l’encours moyen des plans culmine à 4000 euros et beaucoup de souscripteurs ont cessé tout versement depuis longtemps…Guère étonnant : si le produit a des qualités (versements libres, gamme de supports variée, possibilité de transférer son épargne d’un fonds à un autre…), il fait par ailleurs peser de lourdes contraintes. Impossible, tout d’abord, de récupérer son épargne avant le départ à la retraite.
Y placer ses économies avant 50 ans peut s’avérer pénalisant en cas d’imprévus exigeant d’avoir des liquidités à disposition. Ensuite, le déblocage des fonds ne peut s’effectuer que sous la forme d’une rente viagère, de surcroît soumise à l’impôt sur le revenu dès le premier euro. On est loin de la souplesse de l’assurance-vie, qui autorise toutes les options de sortie possibles.
En réalité, le Perp n’est intéressant que pour les gros contribuables : les versements effectués sont en effet déductibles du revenu imposable, dans la limite de 10% de celui-ci et d’un plafond égal à 26621 euros pour 2009. De quoi économiser jusqu’à 10000 euros par an pour une personne imposée à la tranche de 40% voire davantage, si elle est assujettie à l’ISF, puisque, par la grâce du bouclier fiscal, la diminution de ses revenus imposables allègera mécaniquement le total de ses taxations (plafonnées depuis le 1er janvier 2008 à 50% de ses revenus). Reste, si vous êtes dans la cible, à sélectionner le bon produit, disposant d’un fonds en euros performant et affichant des frais d’entrée et de gestion raisonnables.
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