Crainte d'une baisse conséquente des rendements des contrats en euros, inquiétudes autour d'une réforme fiscale défavorable, peur d'un mouvement massif de décollecte : jusqu'au début de décembre dernier, certains professionnels de l'assurance-vie ont cru que le ciel allait leur tomber sur la tête. Mais aujourd'hui, nombre d'entre eux ont retrouvé le sourire.
Selon la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), l'encours des fonds en euros s'élève à 1203 milliards d'euros à fin 2013, soit une progression de 3,5%. Leur taux de rendement moyen pour 2013 devrait être d'environ 2,8%, soit un léger recul de 0,1 point. Inférieur à celui (-0,30 à -0,35 point) que prévoyaient certains experts. Le millésime 2013 ne sera pas si mauvais, finalement…
Mais attention, la bonne tenue des fonds en euros ne doit pas faire oublier l'essentiel. « La probabilité d'une remontée des taux d'intérêt dans les années à venir est forte, même si j'en ignore l'ampleur et le timing » précise Gilles Ulrich. Pour se protéger, Yves Gambart de Lignières conseille de se préparer à des arbitrages sur les fonds plus exposés aux marchés boursiers. « A condition d'avoir eu la présence d'esprit de choisir des compagnies d'assurances dotées d'une large palette de supports alternatifs ! » précise-t-il.
…La bonne nouvelle de ce début d'année concerne la fiscalité de l'assurance-vie. Le projet gouvernemental (prévu dans la loi de finances 2014) de prise en compte des gains même non réalisés sur les contrats en euros dans le calcul du plafonnement de l'ISF à 75% a été censuré en décembre par le Conseil constitutionnel. Et, dans le contexte actuel de pause fiscale, le rapport Berger-Lefebvre, qui prône une hausse de l'imposition de l'assurance-vie, devrait rester ... un projet. Mieux vaut néanmoins souscrire dès maintenant un contrat pour prendre date, car en matière fiscale, le pire est toujours à venir.