… Il y a une compétition avec le livret A, mais, acheter des fonds obligataires, c’est périlleux, car il peut y avoir de fortes moins-values même avec de belles signatures (Allemagne ou France), avertit Yves Gambart de Lignières, conseiller en gestion de patrimoine. Les obligations peuvent offrir de beaux coupons, seulement il n’y a pas de garantie du capital, et le nominal (valeur d’émission) ne sera retrouvé qu’à la fin du remboursement, si l’émetteur est encore là…
… les assureurs n’ont plus vraiment d’excuse pour ne pas faire un petit effort sur la rémunération de leurs fonds en euros, bien qu’ils aient davantage d’inertie, compte tenu des sommes en jeu (plus de 1.600 milliards, selon la Banque de France). Les compagnies devront s’y résoudre si elles ne veulent pas connaître un nombre important d’arbitrages vers le livret A ou les fonds obligataires, et ainsi subir « une trop forte décollecte [qui] les amènerait à vendre des obligations à perte », explique Yves Gambart de Lignières. Car celles que les assureurs possèdent ont maintenant moins de valeur sur le marché. Le conseiller est persuadé qu’ils vont « s’aligner »…
… La remontée des taux est l’occasion pour les assureurs de commercialiser un nouvel eurocroissance, avec des obligations récentes qui servent un rendement plus élevé. Ils ne souffriront donc pas de l’inertie des fonds en euros classiques. Selon le conseiller en gestion de patrimoine Yves Gambart de Lignières, « l’eurocroissance correspond bien à des profils avec un horizon long, mais qui ne veulent plus aller sur les unités de compte, parce qu’ils ont connu de trop grandes déconvenues »…